Les Ami.e.s exhortent la Ville de Granby à décréter un moratoire sur la construction dans les cinq milieux naturels de son périmètre d’urbanisation

Granby, le lundi 5 avril 2021 – Les Ami.e.s du boisé Quévillon exhortent le conseil municipal de la Ville de Granby à décréter un moratoire sur toute construction résidentielle dans les cinq zones du périmètre urbain où elle a identifié la présence de milieux naturels. Ce temps d’arrêt permettrait aux autorités municipales d’entreprendre des études de caractérisation pour mieux connaître la valeur écologique de ces zones avant de statuer sur leur niveau de protection.

Outre un moratoire, les Ami.e.s incitent la Ville à consulter ses citoyen.nes sur sa politique de conservation des milieux naturels et de son Plan de conservation qui est en préparation.

«Un moratoire, c’est un bon outil pour prendre le temps de bien faire les choses. La protection de nos milieux naturels, c’est un enjeu important. La Ville doit consulter la population avant de proposer une politique complète. Beaucoup de municipalités, comme Carignan, Hudson et Nicolet, ont inclus leur population dans leur réflexion sur la conservation de leurs milieux naturels. C’est ce que la Ville de Granby devrait faire», estime Clément Roy, un des membres fondateurs des Ami.e.s du boisé Quévillon.

Autre raison de déclarer un moratoire sur la construction résidentielle dans les cinq zones où des milieux naturels sont présents, la MRC de La Haute-Yamaska travaille présentement à élaborer son Plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH). Ce plan, que toutes les MRC doivent réaliser sur leur territoire pour se conformer à la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, identifiera les milieux humides, hydriques et naturels qui doivent faire l’objet d’une protection.

Les Ami.e.s du boisé Quévillon demandent à la Ville de Granby d’attendre de connaître les résultats du PRMHH de la MRC de La Haute-Yamaska pour préciser son Plan de conservation des milieux naturels. Le regroupement citoyen est d’avis qu’une telle façon de procéder permettra à la Ville de Granby de maximiser la protection de ses milieux naturels.

La Politique sur la conservation des milieux naturels adoptée lors de la dernière assemblée par le conseil municipal représente un pas dans la bonne direction pour protéger les milieux naturels d’intérêt sur le territoire de la Ville de Granby. Cette politique fait que la Ville pourra exiger que les promoteurs immobiliers cèdent jusqu’à 50 % de la superficie du terrain qu’ils souhaitent développer pour qu’elle serve à des fins de parcs. Avant l’adoption de cette nouvelle règle, la superficie à céder n’était que de 10 %.

Il reste cependant du travail à faire pour doter la Ville d’une Politique sur la conservation des milieux naturels plus complète. Les Ami.e.s du boisé Quévillon estiment que la Ville doit mieux documenter la valeur écologique de ses milieux naturels dans son périmètre urbain avant de statuer sur ce qu’elle devrait conserver. Elle doit connaître notamment les services écologiques que ces milieux rendent, quels types de flore et quelles espèces animales s’y trouvent, savoir si un corridor écologique existe.

La Ville doit tenir compte de ces données névralgiques sur la biodiversité avant de statuer quel pourcentage d’un milieu naturel doit être protégé. Il pourrait valoir le coup qu’un milieu naturel d’une grande richesse écologique soit entièrement protégé et qu’un autre, dont la valeur écologique est moins élevé, soit conservé à 25 ou 40 %, par exemple.

Le but d’une politique de conservation est de protéger les milieux naturels représentant un grand intérêt écologique. Pour y arriver, des caractérisations pour chacun des milieux naturels dans le périmètre d’urbanisation sont nécessaires. Un moratoire sur la construction résidentielle dans les cinq milieux naturels identifiés par la Ville lui donnera le temps de compiler ces données.